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Présentation détaillée

PROJET ETKnoS : ENCODER ET TRANSMETTRE DES SAVOIRS AVEC UNE FICELLE : ÉTUDE COMPARÉE DES USAGES CULTURELS DE PRATIQUES MATHÉMATIQUES DANS LA RÉALISATION DE FIGURES DE FIL (OCÉANIE, AMÉRIQUE DU NORD, AMÉRIQUE DU SUD)


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Cette étude porte sur une pratique qui a pu être observée dès le 19e siècle dans différentes sociétés, et qui consiste à réaliser une figure en appliquant à une boucle de fil une succession d’opérations à l’aide des doigts, mais aussi parfois avec les dents, les poignets ou les pieds. Souvent décrite dans les termes d’un jeu, tant par les premiers observateurs (explorateurs, ethnologues) que par des praticiens autochtones, et communément traduite par l’expression "jeu de ficelle", cette activité continue d’être pratiquée – par des enfants et des adultes – dans plusieurs sociétés océaniennes et américaines notamment.


L’objectif premier de l’étude est d’interroger les expressions d’une rationalité mathématique à l’œuvre dans cette activité généralement réputée non savante, telle que pratiquée dans des sociétés de tradition orale relevant de différentes aires culturelles (Océanie, Amérique du Nord et du Sud), et tout particulièrement chez les Ni-Vanuatu (Vanuatu) et les Trobriandais de Papouasie-Nouvelle-Guinée, chez les Inuit de l’Arctique, ainsi que chez les Guarani-Ñandeva du Chaco et les Mapuche de Patagonie. Envisagée dans une perspective comparée, cette étude se fonde sur une approche transdisciplinaire qui vise à associer les apports de travaux de mathématique fondamentale (théorie des nœuds, modélisation, topologie, codage), d’ethnomathématique et d’histoire et philosophie des mathématiques, avec les méthodes (enquêtes ethnographiques, analyses ethnolinguistiques) et la littérature propres à l’anthropologie sociale et culturelle. Cette approche entend favoriser l’élaboration d’outils conceptuels originaux, à même d’apporter d’une part un nouvel éclairage sur certains actes cognitifs associés à un raisonnement "mathématique" et inscrits dans des pratiques culturelles "populaires", et à même de nourrir d’autre part la réflexion anthropologique sur les invariants et les différences entre des schèmes opératoires propres à des sociétés distinctes. Il s’agit également de contribuer ainsi à enrichir l’approche méthodologique de l’ethnomathématique, nouveau champ disciplinaire apparu dans les années 1980 en tant qu’étude des usages culturellement spécifiques des idées et savoirs mathématiques, et encore peu développé, en Europe notamment.


Le présent projet comporte un enjeu de connaissance d’ordre épistémologique : l’étude comparée (et transculturelle) des actes cognitifs impliqués dans une activité procédurale telle que la pratique des jeux de ficelle doit amener à préciser les critères d’identification d’une "rationalité mathématique" exprimée dans un contexte de tradition orale. Le recours combiné à des outils d’analyse issus de l’ethnomathématique, et à l’étude ethnologique/-linguistique des concepts et des termes vernaculaires associés à cette pratique, doit contribuer à mettre en exergue des éléments de réponse quant à la question de savoir en quels sens une activité présente (ou non) un caractère mathématique.
S’il est centré sur la pratique des "jeux de ficelle", ce projet implique également l’étude, dans les sociétés concernées, d’autres pratiques (tissage, confection de filets, tressage, dessins sur le sable, tatouage...) que les acteurs associent à la pratique des jeux de ficelle, et dont la réalisation semble mettre en œuvre une forme de raisonnement mathématique. En amorçant la comparaison des aspects culturels et cognitifs de ces pratiques (d’abord à l’échelle d’une même société), le présent projet entend contribuer à la définition d’un nouveau cadre épistémologique pour l’étude de telles activités (présentant un caractère géométrique et/ou algorithmique).







N° ANR-16-CE27-0005-01, 2016–2020
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