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Axe Histoire et philosophie des sciences de la nature

Philosophie et physique 2013–2014

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Organisé par Alexandre Afriat, Alexis de Saint-Ours, Elie During,
en collaboration avec l’Université de Paris Ouest-Nanterre.


Présentation du séminaire


Archives : 2009-2010, 2010-2011, 2011-2012, 2012-2013





ANNEE 2013-2014 :
mensuel, vendredi 14:00–17:00.

Bâtiment Condorcet, Université Paris-Diderot, 4 rue Elsa morante, 75013 Paris– plan d’accès.



18 octobre
, salle Valentin, 454A
Patrick Iglesias-Zemmour (CNRS/LATP, Marseille)
La géométrie des Mouvements.
Nous discuterons le dépassement des catégories aristotéliciennes classiques d’Espace et de Temps et leur remplacement par la catégorie des Mouvements, en tant que tels. Nous essaierons de montrer comment ce dépassement est historiquement devenu impératif et lentement rendu opératoire grâce à la théorie des groupes, la géométrie symplectique, et plus récemment grâce à la difféologie.

22 novembre, salle Valentin, 454A
{} Daniele Oriti (Max Planck Institute for Gravitational Physics, Albert Einstein Institute)
Microscopic Quantum Structure & Dynamics of Spacetime.

10 janvier, salle Malevitch, 483A
Michael Esfeld (Université de Lausanne)
Comment expliquer la non-localité quantique.

24 janvier, salle Malevitch, 483A
Gilles Cohen-Tannoudji (Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière (LARSIM, CEA-Saclay))
Après les premiers résultats du LHC et du satellite Planck, quelles perspectives pour la philosophie de la physique ?

7 février, salle Valentin, 454A
Pierre Vanhove (Institut des Hautes Études Scientifiques – IHÉS)
Combien de dimensions pour l’univers ?
Les quatre dimensions de l’espace-temps de la relativité régissent la physique de notre quotidien. Est-ce le cas pour l’infiniment petit ou l’infiniment grand et la cosmologie ? La formulation géométrique de la gravitation permet de considérer des espaces avec des dimensions supplémentaires. Ainsi les physiciens, en quête d’unification des forces fondamentales, ont introduit des modèles avec des dimensions supplémentaires à celles que nous connaissons. Dans cette conférence, nous présenterons la démarche menant à l’introduction de ces dimensions supplémentaires. Nous discuterons le cas de la supersymétrie, qui nécessite des dimensions fermioniques anti-commutantes. La théorie des supercordes introduit six dimensions supplémentaires et jusqu’à 32 dimensions fermioniques. Nous discuterons certaines idées issues de la théorie des cordes où ces dimensions supplémentaires jouent un rôle essentiel pour tenter d’expliquer certaines questions de physique fondamentale.

14 février, !! séance reportée à une date ultérieure !!

Pierre Uzan (SPHERE)
L’intrication comme principe explicatif.



14 mars, salle Valentin, 454A

Takuya Nagano (Kumamoto National College of Technology, Japon)

La contingence du devenir matériel selon Bergson : thermodynamique, physique statistique, déterminisme géométrique.

Pour Bergson, l’approche statistique et probabiliste n’est pas plus pertinente que l’approche cinématique ou mécanique lorsqu’il s’agit de saisir la réalité du devenir matériel. L’objectif de cet exposé est d’éclaircir les raisons théoriques et le contexte précis de cette position doctrinale. Pour cela, nous examinerons les points suivants : 1) l’appréciation bergsonienne de la deuxième loi de la thermodynamique ; 2) l’ontologie, formulée par Cournot, de l’approche statistique des événements contingent ; 3) la compréhension bergsonienne de la structure métaphysico-géométrique, notamment à partir de ses cours de métaphysique au Collège de France (1904-1905). La structure dégagée par Cournot présente une ressemblance considérable avec la structure géométrique déterministe critiquée par Bergson, même si ce dernier ne se réfère pas explicitement à la conception de Cournot. Parmi les cours de Bergson, celui consacré à l’analyse de l’atomisme épicurien retiendra particulièrement notre attention. On peut y entrevoir le principe de la critique bergsonienne. D’autres cours nous conduiront à la conclusion que, pour Bergson, la conception cournotienne de la contingence se réduit finalement à celle de la nécessité physique universelle, telle qu’elle est décrite par la structure géométrique. Nous terminerons cet exposé en montrant que cette structure, qui pour Bergson a une portée essentiellement pragmatique, provient exclusivement de l’« espace » à partir duquel les opérations de l’intelligence sont capables d’engendrer n’importe quel objet mathématique. Cette idée, nous le verrons, est encore à l’œuvre au moment de la confrontation avec la relativité d’Einstein. Il était difficile pour Bergson d’obtenir ce milieu générateur des objets mathématiques à partir de la durée conçue comme ordre de succession des hétérogènes. Cependant, il est possible d’esquisser, à partir de la durée, l’intuition qui préside à la construction de la structure géométrique. Sur ce point, Bergson n’est pas si loin des métaphysiciens partisans de cette structure, tout en s’y opposant foncièrement.



28 mars, salle Valentin, 454A

Dennis Dieks (University of Utrecht)
Identity and distinguishability, classical and quantum.



ARGUMENT DU SEMINAIRE

L’ambition première du groupe de travail « Philosophie et Physique » (SPHERE /Université de Paris-Ouest Nanterre) est de réunir un certain nombre de compétences en histoire et en philosophie de la physique afin d’aborder des questions susceptibles de résonner avec des recherches philosophiques transversales concernant, en particulier, la nature de l’espace et du temps. Il nous semble que les transformations du concept d’espace-temps au cours du XXe siècle, jusqu’à son dépassement annoncé dans la perspective des théories contemporaines d’unification de la théorie quantique et de la relativité générale, constituent un terrain particulièrement fécond pour une telle entreprise. La recherche d’une théorie quantique de la gravitation pose des problèmes de nature aussi bien technique que conceptuelle ; bon nombre de physiciens estiment que seul un retour réflexif sur la mécanique quantique et la relativité générale est à même de contribuer de façon décisive à l’élaboration d’une telle théorie.

C’est dans cet esprit que nous proposons la mise en place de ce séminaire de recherche visant à examiner l’évolution des concepts d’espace et de temps, depuis l’introduction du syntagme d’« espace-temps » par Minkowski en 1907-1908 jusqu’aux théories contemporaines (théorie des cordes, théorie des boucles, causal sets, géométries non-commutatives) qui – nonobstant leur différence – semblent consacrer, selon des modalités qu’il s’agira de clarifier, la disparition de l’espace-temps.

Qu’est-ce qu’un espace-temps quantique ? Quelles sont les conséquences sur l’espace, le temps, la localisation et l’évolution, d’une théorie quantique de la gravitation qui serait « background independent », c’est-à-dire sans toile de fond spatiotemporelle ? Comment l’espace-temps classique émerge-t-il lui-même de structures discrètes ? Telles sont quelques-unes des questions que ce séminaire tâchera d’aborder.

Parallèlement, nous pensons qu’il est opportun de s’interroger sur la manière dont la philosophie de la physique est capable de réagir sur certaines questions traditionnellement « réservées » aux philosophes, touchant notamment l’ontologie, la métaphysique, et plus généralement la philosophie de la nature ou de l’esprit. Il faut en effet constater que les travaux remarquables publiés ces dernières années en histoire et en philosophie de la physique n’ont pas beaucoup diffusé au-delà du cercle des épistémologues, alors même qu’ils réactivent souvent des questions transversales à l’histoire de la philosophie tout entière (débats autour du statut des objets, des propriétés, du relationnisme et du substantialisme, de la signification du temps et du devenir ou encore, du problème de l’individuation).

C’est pourquoi il paraît opportun d’ouvrir le champ, de manière à inclure dans ce groupe de travail, non seulement des spécialistes reconnus de l’histoire et de la philosophie de la physique, mais aussi bien des scientifiques (mathématiciens, physiciens) intéressés par les enjeux conceptuels de leur discipline, et des philosophes soucieux de ne pas se couper des intuitions et des idées qui s’élaborent dans le sillage de la physique contemporaine. En ce sens, le « et » de « Philosophie et Physique » porte l’idée d’un
mode renouvelé de collaboration et de circulation entre les savoirs et les spécialités, tout en maintenant un ancrage fort dans un type de questions spécifiquement liées au développement de la rationalité physique.




Élie During

(Université de Paris Ouest-Nanterre et CIEPFC-ENS)


Alexis de Saint-Ours

(REHSEIS-SPHERE / Université Paris Diderot)