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Axe histoire mondiale et anthropologie des sciences

Histoire des sciences, des techniques et de la médecine en Asie orientale 2013–2014

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Organisé par Caroline Bodolec (CNRS, UMR 8173), Catherine Jami (CNRS, UMR 7219) et Frédéric Obringer (CNRS, UMR 8173)




PRESENTATION

Ce séminaire se veut un lieu de présentation de leurs travaux en cours par des chercheurs travaillant sur l’histoire des sciences, des techniques et de la médecine en Asie orientale, région où le chinois classique a longtemps été le principal véhicule des savoirs d’élite. Il s’adresse aux chercheurs et étudiants spécialistes de l’Asie ou historiens des sciences, des techniques et de la médecine. Nous nous y intéresserons autant aux savoirs « traditionnels » de la Chine impériale et de ses voisins qu’aux périodes moderne et contemporaine.



PROGRAMME 2013-2014 : le séminaire a lieu sauf exception un mardi par mois, 14:00–16:00. Cette année, les séances auront lieu à l’EHESS, salle 681, Le France, 190 avenue de France, 75013 Paris.





8 octobre


Catherine Jami (CNRS, SPHERE)

« Science et empire » vu de Pékin : la construction savante de la dynastie mandchoue (1644-1770).




12 novembre

Caroline Bodolec (CNRS, CECMC) et Adrien Bossard (CECMC)

Les manuels d’architecture chinoise (XVIIIe-XIXe siècles) et l’architecture vernaculaire contemporaine.




10 décembre

Frédéric Obringer (CNRS, UMR 8173)

Le pays qui sentait le musc. Pour une histoire des parfums en Chine.




14 janvier

Christopher Cullen (Needham Research Institute, Cambridge, et CRCAO-UMR8155)

Etoiles et saisons : peut-on reconstituer l’observation du ciel dans la Chine ancienne ?

Les historiens de l’astronomie ancienne ont tendance à consacrer la plupart de leur temps à étudier des textes, parfois complétés par quelques artefacts qui ont été conservés. Pour ceux qui s’intéressent aux aspects quantitatifs de l’astronomie, il y a aussi des programmes “planétarium” complexes qui montrent la position des corps célestes tels qu’on les voyait d’un point donné de la terre à un moment donné au cours des derniers millénaires.

Il est rare que les historiens de l’astronomie passent beaucoup de temps à regarder le ciel lui-même. Il y a sans doute de bonnes raisons à cela : on peut craindre par exemple que le « regard » d’un chercheur d’aujourd’hui diffère de celui des observateurs de l’époque ancienne, et donc que des conclusions tirées de ces expériences soient sujettes à caution. Sans négliger ce risque, cet exposé présentera des tentatives de reconstitution de certaines procédures chinoises anciennes d’observation, et proposera une réflexion sur ce que de telles expériences peuvent nous apprendre.




11 février

Florence Bretelle-Establet (CNRS, SPHERE)

Les épidémies en Chine à la croisée des imaginaires et des pratiques.

Florence Bretelle-Establet propose d’esquisser la carte des savoirs et des pratiques qui sous-tendent la notion d’épidémie, à la veille de la mise en place d’institutions chargées de les surveiller, les contrôler et les combattre, sur la base des connaissances médicales acquises au sein du laboratoire. Ceci l’amènera à se concentrer sur l’extrême sud de la Chine qui devint, à partir du XVIIIe siècle, le siège d’épidémies récurrentes rapportées par les observateurs chinois puis par les observateurs étrangers. En étudiant les initiatives individuelles ou politiquement orchestrées, en scrutant la littérature médicale contemporaine de cette vague épidémique et produite dans cet espace particulier, elle mettra en lumière les manières dont les épidémies sont alors comprises et combattues.




11 mars

WU Huiyi (Needham Research Institute, Cambridge)

La circulation des savoirs dans une Eurasie polycentrique : le cas de la variolisation au début du XVIIIe siècle.

L’éradication de la variole, maladie épidémique aussi ancienne que meurtrière, est l’une des conquêtes emblématiques de la médecine moderne. Deux méthodes prophylactiques ont été successivement utilisées : la variolisation, pour la majeure partie du XVIIIe siècle, et la vaccination, qui s’est imposée au XIXe siècle. Il est intéressant de noter que ces deux méthodes combattant le même mal ont circulé selon des trajectoires totalement opposées : tandis que la vaccination, invention britannique, semblerait correspondre [CJ1] à un modèle « diffusionniste », la variolisation, observée et décrite par des voyageurs dans l’empire ottoman et en Chine, n’est pas originaire d’Europe, et peut être située dans une multiplicité de « lieux » plutôt qu’en un « centre » unique.

Sans prétendre revisiter l’histoire de la variolisation, cet exposé s’intéressera aux dynamiques géographiques rendues visibles par ce cas. Il s’articulera notamment autour d’une lettre écrite en 1726 par François-Xavier Dentrecolles (1664-1741), jésuite français missionnaire en Chine, qui donne la description la plus détaillée de la méthode chinoise en langue européenne jusque-là. La « circulation » sera examinée sous trois aspects : 1) le voyage de Dentrecolles, du sud de Chine vers Pékin, capitale de l’empire mandchou, qui infléchit son opinion en plaçant la pratique de la variolisation dans un contexte local différent ; 2) la circulation de l’information, grâce aux correspondances et aux journaux savants, qui ont permis aux observations des voyageurs sur le territoire ottoman d’être débattues en Europe, et aux jésuites de Pékin de prendre connaissance de ces débats ; 3) l’hypothèse que propose Dentrecolles lui-même sur l’existence de connections anciennes à travers l’Eurasie, pour expliquer la multiplicité des lieux où se pratique la variolisation. Nous espérons ainsi obtenir une cartographie dynamique du savoir qui ne relève pas de la reconstitution a posteriori de l’historien, mais telle qu’elle est perçue par les acteurs de l’époque.


Alexander Statman (Stanford University)

L’explication mesmérienne du Yin-Yang : Le magnétisme animal et la cosmologie chinoise à la fin du XVIIIe siècle.

Dans l’esprit philosophique de la fin du Siècle des Lumières, les savants français s’intéressaient à connaître tout de ce qui leur paraissait étranger, exotique et bizarre, que ce soit ou non d’origine européenne. A Paris, tandis que les théories de Franz Mesmer faisaient beaucoup de bruit, on pouvait prendre connaissances par la lecture d’un autre système scientifique non moins étrange : la philosophie de la Chine ancienne. C’est à Joseph-Marie Amiot, « ex-Jésuite » vivant encore à Pékin et premier sinologue européen de son époque, qu’il revint de fusionner les deux théories. Selon lui, les concepts du Yin et du Yang des Chinois de l’antiquité n’exprimaient rien d’autre que les charges électriques positive et négative. S’appuyant sur ses interprétations, ses correspondants français, dont le savant Antoine Court de Gébelin, le ministre Henri Bertin et le Comte de Mellet, militaire énigmatique, ont développé des théories étonnantes sur la science de l’électricité, sur les religions de la Chine, et même sur l’histoire des civilisations du monde.




6 mai

Françoise Sabban (EHESS, Paris)

Innovation technique, évolution des goûts et commerce du sucre (Chine XVIe –XVIIe siècles).

Plusieurs innovations techniques bouleversent la production sucrière mondiale au début du XVIIe siècle. Quel rôle les pays producteurs d’Asie ont-ils joué dans ces transformations, et notamment quel fut celui de la Chine ? Au moment où un commerce profitable pour les Portugais s’instaure dans le sud de la Chine à partir de la fin du XVIe siècle, on constate une intéressante conjonction entre ce négoce et l’apparition d’une innovation technique permettant la fabrication d’un sucre bien blanc propre à plaire à ces nouveaux acheteurs. Parallèlement, et comme en retour, une évolution des goûts pour des sucres du plus en plus clairs est attestée dans plusieurs traités culinaires chinois à la même époque.




10 juin

Annick Horiuchi (Université Paris Diderot & CRCAO)

Savoir géographique au Japon (XVIIe-XVIIIe siècles).